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Prêts à rattraper leur retard, les bureaux du secteur pharmaceutique entrent dans la course, tous azimuts

19 juin 2019
Des bureaux assez classiques conçus pour le travail individuel

Les bureaux du secteur pharmaceutique ne sont pas au goût du jour. Les salariés de ce secteur travaillent encore énormément en bureaux fermés : 27% en bureaux individuels et 31% en bureaux partagés. Seuls 32% d’entre eux sont en open-space, contre 40% en moyenne tous secteurs d’activités confondus. Et l’aménagement assez classique des bureaux n’est pas compensé par des espaces innovants. 42% des salariés ont accès à des espaces collaboratifs, une typologie d’espaces dont bénéficient déjà 50% des salariés en moyenne. De façon surprenante toutefois, 10% travaillent déjà en flex-office, soit deux fois plus que la moyenne !

MSD et Novartis, sont deux exemples phares de l’industrie pharmaceutique. Jusqu’à présents, les salariés de ces grands groupes travaillaient en bureaux fermés et partagés et disposaient de peu de possibilités pour travailler autrement. Conscientes que les nouveaux modes de travail ne peuvent s’affranchir d’une refonte de l’espace, ces entreprises entament un virage à 180°. Elles misent sur des espaces totalement ouverts et signent la fin des postes attitrés.

Des modes de travail traditionnels

L’appétit pour les nouvelles façons de travailler reste modéré dans ce secteur. Seul 36% du temps de travail est passé en mobilité au sein de l’entreprise, dans des espaces alternatifs. Cette moindre mobilité s’explique par le peu d’espaces innovants mis à la disposition des salariés. Et à l’extérieur des bureaux tout n’est pas encore joué. La profonde transformation amorcée chez Novartis s’accompagne d’une réflexion sur le travail à distance (en home-office, coworking, transports). La population du groupe est à double vitesse : une partie travaille déjà à l’international et est rompue au travail à distance, l’autre partie doit totalement réinventer son management et l’adapter à l’espace ouvert : na pas basculer dans le contrôle visuel et accepter les nouvelles pratiques. De plus, le télétravail a besoin d’être harmonisé entre les différentes entités. Toutes n’ont pas les mêmes droits et obligations : nombre de jours télétravaillés, autorisation à demander au manager, etc. 

Un désir de changer la donne

Malgré des bureaux assez classiques et les modes de travail qui vont avec, les salariés du secteur pharmaceutique ont une envie de renouveau. Ils sont moins intéressés que la moyenne par la grande entreprise : 33% d’entre eux contre 44% dans les autres secteurs. En revanche, ils vibrent pour les start-ups (11%) et l’entreprenariat (14%). Ils sont aussi prêts à adopter les nouveaux modes de travail : 44% des salariés en open-space désirent passer en flex-office (contre 39% en moyenne).

Chez MSD, la transformation de l’espace s’accompagne d’une refonte des modes de travail pour booster la collaboration, favoriser la prise d’initiative et libérer la créativité. Un étage entier est surplombé d’une mezzanine dédiée au travail collectif. On y trouve un espace zen, un lounge, une zone silence avec une bibliothèque et même du corpoworking[1]. C’est le principe de l’activity based working : on choisit l’espace le plus adapté pour travailler en fonction de la tâche à réaliser. Pour plus d’horizontalité, personne n’a de place attitrée ! Ces initiatives renouvellent totalement la culture de l’entreprise vers plus d’intraprenariat – de quoi satisfaire les salariés avides de renouveau.

 

[1] Coworking à l’intérieur d’une entreprise, réunissant les collaborateurs de celle-ci.