C'est officiel : le travail à distance est là pour durer

La pandémie a été l’occasion pour des milliers de salariés d’expérimenter le home-office. Ce test grandeur nature a été couronné de succès : ni les entreprises ni leurs collaborateurs ne reviendront à la situation antérieure. La majorité des salariés souhaitent désormais télétravailler deux jours et demi par semaine en moyenne. C’est deux fois plus qu’avant la pandémie.  

Quel impact ce changement radical de nos modes de vie et de travail aura-t-il sur les bureaux, jusqu’alors épicentres du monde professionnel ? Pour répondre à cette question, JLL a mené une enquête auprès de 2 000 salariés de bureau à travers le monde.  

« Tous types d’entreprises se sont emparés de cette occasion unique de repenser le rapport au bureau, et se sont penchés sur les préférences de leurs collaborateurs », observe Flore Pradère, Directrice Recherche et Prospective Bureaux de demain chez JLL.

Quel avenir pour le bureau ?

L'enquête de JLL montre que les modes de travail évoluent sans entamer pour autant le besoin de bureaux ! Près des trois quarts des personnes interrogées souhaitent continuer à se rendre sur leur lieu de travail. Elles sont 70 % à considérer le bureau comme le meilleur endroit pour renforcer l'esprit d'équipe et maintenir le lien avec le management.

En revanche, le moment est venu pour les entreprises de repenser leurs stratégies de localisation pour répondre au nouvel impératif d’équilibre de vie. 57 % des salariés aujourd’hui aspirent à travailler plus local et plus responsable.

« Notre enquête montre que l’équilibre de vie prime désormais sur le confort salarial. Le concept de «bureau de proximité » avec des espaces de travail satellites proches des zones d’habitation pourrait voir le jour. » détaille Camille Rinieri, Consultante Recherche et Prospective Bureaux de demain chez JLL.

Des employeurs désormais garants de l’expérience hors des murs de l’entreprise

La généralisation du travail à distance fait émerger de nouvelles exigences côté salariés – ces derniers attendent une expérience digne de ce nom au bureau et à domicile. 3 travailleurs sur 4 attendent que leur employeur prenne soin de leur santé, de leur bien-être et les accompagne dans un mode de vie sain. Et 1 sur 3 souhaite disposer d’une enveloppe pour aménager à leur guise un espace de travail ergonomique à leur domicile.

Certaines entreprises telles que Google ont déjà pris des mesures pour rendre le télétravail aussi confortable que possible. Elles font livrer le repas de midi, proposent du mobilier, fournissent du matériel ou versent une contribution monétaire.

Au-delà de proposer un espace de travail confortable à la maison, les entreprises vont devoir se montrer attentives aux risques d’isolement et de burn-out. « Travailler depuis chez soi donne un sentiment d’autonomie et de responsabilité, mais le home-office prolongé constitue un terreau propice à la montée des risques en matière de santé mentale : l’anxiété, le stress mais aussi la dépression. Les chiffres sont alarmants : 51 % des salariés se disent “effrayés” pour leur avenir professionnel. » alerte Flore Pradère.

Ne pas se tromper d’indicateurs

Avec la généralisation du travail distant, les employeurs sont forcés de constater que la performance des collaborateurs ne dépend plus du nombre d’heures passées derrière leur bureau. Dans le monde du travail de demain, les entreprises auront besoin de nouvelles méthodes pour appréhender la performance.

« Aujourd’hui, il est question de performance humaine », explique Camille Rinieri « Les entreprises doivent s’intéresser au moral des troupes, aux soft-skills, au droit à la déconnexion ou encore au sentiment d’appartenance. ».

Les enquêtes de satisfaction pourraient devenir plus fréquentes pour suivre au plus près l’état d’esprit des collaborateurs, identifier les points d’attention et corriger le tir si besoin. JLL estime que, d'ici 2025, tous les employeurs utiliseront régulièrement ce type de données pour améliorer la qualité de vie de leurs équipes.