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Zoom sur l’expérience de travail post-pandémie :
5 nouvelles attentes salariés à ne pas négliger

En l’espace d’un an, le déploiement du télétravail a bouleversé les exigences des salariés. Les entreprises doivent réinventer leur modèle en intégrant les exigences du travail hybride.

28 mars 2021

En l’espace d’un an seulement, le déploiement du télétravail de masse a bouleversé les exigences des salariés. Le "travail" n’est plus seulement un lieu où l’on se rend chaque matin. Il a soudainement repris tout son sens, puisque la pandémie a démontré que l’on pouvait travailler à distance, sans dégrader la productivité. Les entreprises doivent réinventer leurs modèles en intégrant les exigences du travail hybride.

"C'est l’âge d’or du travailleur ", explique Flore Pradère, Directrice Recherche et Prospective Entreprises chez JLL. "Les nouveaux modes de travail rendent obsolète le bureau traditionnel, et lui imposent de repositionner le collaborateur au coeur des attentions". 

Quelles sont les attentes des salariés aujourd’hui ?

1. Travailler cinq jours par semaine, sept heures par jour devient un non-sens

Nos études indiquent qu’à l’échelle mondiale les salariés souhaitent travailler à distance 2,4 jours par semaine en moyenne post-crise, soit deux fois plus qu’auparavant. Nombreux sont ceux qui font de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée une priorité, devant un salaire confortable.
Au-delà du home-office, les entreprises se tournent aussi vers le coworking. L’idée est d’offrir à leurs salariés des bureaux satellites proches de leur lieu de vie et à des points de chute entre deux réunions chez des clients.  « Les entreprises réfléchissent aujourd’hui à distribuer leur empreinte immobilière pour offrir un ancrage plus local à leurs collaborateurs et s’adapter à leurs nouveaux modes de travail et de vie » explique Rémi Calvayrac, Head of Workplace & Design chez JLL.

Par ailleurs, 71% des salariés souhaitent bénéficier d’horaires plus flexibles, 74% sont même séduits à l’idée de passer à la semaine de 4 jours ! Il est temps pour les entreprises d’abandonner leur vision traditionnelle du travail et le présentéisme pour préserver l’implication et la performance de leurs talents.

2. Le bureau deviendra un lieu d’échange et de socialisation

Sans aucun doute le bureau demain sera un Hub Social, on s’y rendra pour se connecter aux autres. Les lieux de travail seront le cœur des interactions formelles et informelles, de l'intelligence collective et de la culture d'entreprise. 60% des salariés ont pour priorité post-crise de vivre des moments mémorables avec leurs collègues.

Un rééquilibrage entre les espaces individuels et collectifs est à l’étude. Les lieux de travail s’organiseront demain autour d'espaces de collaboration, de confidentialité et de détente. Aligner des postes de travail individuels en batterie n’aura plus de sens.

3. Les espaces de travail devront aussi répondre aux besoins individuels

Le bureau demain ne sera pas 100% collaboratif. On sait que les bureaux aujourd’hui offrent peu de place à la concentration. Avec le développement du télétravail, les salariés sont amenés à gérer un grand nombre de réunions mêlant personnes en distanciel et en présentiel, ils ont plus que jamais besoin d’espaces pour s’isoler.

« Il ne faut pas tomber dans la caricature, le bureau demain ne sera pas un café coworking géant. Les salariés demandent autant d’espaces de socialisation que d’espaces de concentration. Ce sont plutôt les postes de travail qui sont amenés à se muer en postes de passage, ils seront utilisés entre deux réunions ou brainstorming » détaille Camille Rinieri, Consultante Recherche Entreprise chez JLL.

4. Les équipements technologiques devront faire peau neuve

Avec l’accélération de la transformation digitale, le partage de documents sur le cloud et les moments de collaboration virtuelles se généralisent. Une mauvaise qualité du réseau Internet et la vétusté des équipements technologiques deviendront les ennemis jurés des salariés nomades. Nos dernières études démontrent d’ailleurs que 75 % des salariés souhaitent que leur entreprise facilite leurs conditions de travail à distance.

« Il est impossible de faire l’impasse sur les investissements technologiques », déclare Flore Pradère. « La technologie sera le premier levier d’amélioration de la performance des salariés et des environnements de travail.»

À l’heure actuelle, la qualité de l’air dans les bureaux et la désinfection des espaces sont cruciales. Post-crise, près d’un salarié sur trois dit qu’il restera en attente d’espaces de bureaux moins densément peuplés.

5. La santé et le bien-être seront les clés du succès des entreprises 

Au-delà de la réponse aux impératifs sanitaires engendrés par la crise, les collaborateurs attendent que leur employeur prenne soin de leur bien-être et leur offre une expérience d’exception. 60% des salariés réclament davantage d’espaces connectés à la nature, afin de pouvoir faire une pause dans leur journée de travail, déconnecter ou même s’inspirer. Demain, les entreprises devront miser sur des terrasses, des jardins, des potagers ou encore des espaces de travail intégrant la biophilie dans leurs concepts d’aménagements. 

Pour Flore Pradère, « La réussite des entreprises post-crise résidera dans leur capacité à s’emparer de ces sujets de bien-être et de santé, à en faire une responsabilité employeur de premier plan, et à les traduire dans leurs politiques RH et d’aménagement ».