Comment les start-up de la foodtech accélèrent la demande de distribution urbaine - JLL France

Alors que les plateformes de livraison de repas promettent aujourd’hui de livrer à domicile les consommateurs en seulement 10 minutes, la course est lancée pour trouver le bon espace urbain au meilleur endroit pour exécuter les commandes.

Des entreprises comme UberEat, Deliveroo, Just Eat, ou encore Dija, une startup britannique lancée par d'anciens cadres de Deliveroo, font monter les enchères dans le secteur très compétitif de la livraison rapide et du commerce équitable.

"Il y a une accélération de nouveaux entrants en plein cœur des grandes villes", explique Ashley Smart, directeur du développement logistique EMEA chez JLL.

"La pandémie a accéléré le rythme du changement dans les habitudes d'achat des consommateurs et leurs attentes en matière de livraison, et nous assistons maintenant à une accélération de cette tendance dans tous les groupes d'âge", Patrick Remords, Directeur Supply Chain & Logistics Solutions de JLL.

Les start-ups de livraison de repas font partie des gagnants de cette pandémie, livrant initialement des produits d'épicerie et des plats à emporter aux ménages qui ne pouvaient pas ou préféraient ne pas quitter leur domicile.

Les chaînes de supermarchés en sont également friandes ; au Royaume-Uni, Aldi et Morrisons se sont associés à Deliveroo pour proposer la livraison à domicile. Dans le sud de l'Europe, l'entreprise espagnole Glovo, qui s'est récemment associée à la société immobilière suisse Stoneweg pour trouver et réaménager des espaces, travaille avec des supermarchés tels que Carrefour, ainsi qu'avec IKEA et L'Oréal.

Les investisseurs adhèrent également au concept. GoPuff, aujourd'hui évaluée à 3,9 milliards de dollars, a levé 1,35 milliard de dollars de fonds. Dija a levé 20 millions de livres sterling avant même son lancement.

Comment les start-ups de livraison de repas accélèrent la demande de distribution urbaine ?

Le succès de cette nouvelle génération de start-ups de livraison de repas dépend de l'obtention d'un espace à proximité de leurs consommateurs.

"Il y a un réel élan pour la recherche d'emplacements adaptés en centre-ville pouvant être rapidement transformés en micro-centres de distribution", explique Patrick Remords.

L'une des façons d'obtenir un espace dont ils ont besoin est de réaffecter des unités vacantes de la rue principale. Les changements structurels dans le secteur du commerce pourraient offrir des opportunités en tant que nouvelles surfaces où les aliments frais sont conservés, prêts à être récupérés et livrés par des coursiers, généralement sur des vélos électriques.

"Le centre-ville et la rue principale sont l'emplacement idéal pour ces entreprises qui opèrent dans un rayon strict pour garantir la livraison dans un délai déterminé.", selon Patrick Remords.

Répondre aux attentes

Bien qu'il existe des opportunités de croissance sur le marché européen de la livraison de repas à domicile, le contexte fortement concurrentiel et la recherche des meilleurs emplacements de logistique urbaine restent des défis majeurs.

"Ces nouveaux entrants prennent en charge les livraisons des épiceries, que la grande distribution considère trop complexe et coûteuse", explique Ashley Smart. "Le modèle de livraison directe à domicile, à prix forfaitaire, exige une expertise dédiée et une approche très industrielle".

Et les nouveaux entrants d'aujourd'hui ont de grandes ambitions : Gorillas prévoit d'être disponible dans plus de 15 villes en Allemagne et en Europe d'ici le milieu de l'année.

 "Il est encore très tôt, mais la demande accrue des consommateurs - même sur des marchés comme l'Allemagne, jusqu'à récemment moins séduits par l’e-commerce - laisse entrevoir un énorme potentiel", affirme Ashley Smart. "Et bien sûr, nous devons nous attendre à des variations d'un pays à l'autre. Mais la Covid-19 a inauguré une nouvelle ère pour la livraison de repas en milieu urbain."