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La performance au travail, un seul motto : « work hard, play hard »

Les entreprises sont forcées de constater qu’être performant ne dépend plus du nombre d’heures passées derrière son bureau, sous le regard inquisiteur du manager : CQFD. Alors, quelles sont les conditions nécessaires pour que les salariés donnent le meilleur d’eux-mêmes ?

01 octobre 2020

La soudaine flexibilité offerte le temps du travail confiné a entraîné un tel engouement de la part des salariés qu’elle est désormais considérée comme acquise. Les entreprises, elles, sont forcées de constater qu’être performant ne dépend plus du nombre d’heures passées derrière son bureau, sous le regard inquisiteur du manager : CQFD. Alors, quelles sont les conditions nécessaires pour que les salariés donnent le meilleur d’eux-mêmes ?

Nous répondons à cette question brûlante dans notre dernière étude, Human Performance, qui sonde 3.000 salariés de bureaux à travers le monde[1]. Notre étude révèle les Top-Performers : des salariés qui détiennent un niveau de performance record[2]. Loin d’être des électrons libres, produisant partout sauf au bureau, 80% d’entre eux déclarent que leurs bureaux leur ont manqué alors qu’ils travaillaient à distance. Un attachement exceptionnel au regard de la tendance française : dans l’Hexagone, seuls 46% des salariés avouent péniblement qu’ils ont besoin de leurs bureaux. Mais qui sont ces Top-Performers ? Dans quels espaces travaillent-ils, pour que leurs bureaux leur aient autant manqué ? Quel est donc le secret de cette super-performance ?

 

« Il est grand temps que les bureaux deviennent des lieux de transversalité, de connexion aux autres. Pour cela ils doivent miser sur des espaces de design-thinking, de mode projet, de brainstorming ou encore d’idéation »

Rémy Calvayrac, Head of Workplace & Design , JLL France
La flexibilité, gage de performance

Le monde du travail est trop pressurisé et inadapté aux rythmes de vie de chacun. 39% des salariés se sentent en permanence sous pression, 29% ont déjà été proches d’un burn-out. “Il est temps de lâcher du lest et de généraliser cette flexibilité qui a emporté l’adhésion pendant la période de travail confiné” défend Flore Pradère, Directrice Recherche et Prospective chez JLL. Alors qu’ils travaillaient depuis leur domicile, les salariés ont apprécié l’absence d’allers-retours pendulaires (55%), de la flexibilité horaires (44%) et même pour certains d’un meilleur équilibre des temps de vie (28%). En la matière, les Top Performers ont déjà tout compris : 73% pratiquent le travail flexible (télétravail, horaires modulable, mi-temps…) contre seulement 53% des Français. Il faut dire que 29% de ces derniers estiment être mal équipés pour travailler en mobilité (vs. 5% des Top-Performers).

L’intelligence collective, pilier de l’entreprise de demain

Demain, on viendra chercher au bureau ce qu’on ne peut pas faire à son domicile : innover, vibrer au rythme de la communauté, co-construire… Les Top-Performers, ici encore, bénéficient d’un environnement propice : 97% déclarent que leurs bureaux encouragent l’innovation collective, contre seulement 47% des salariés français. Ces Top-Performers ont deux fois plus accès que la moyenne à des espaces créatifs, à des coworkings et à des outils d’innovation. « Il est grand temps que les bureaux deviennent des lieux de transversalité, de connexion aux autres. Pour cela ils doivent miser sur des espaces de design-thinking, de mode projet, de brainstorming ou encore d’idéation » explique Rémi Calvayrac, Head of Workplace & Design chez JLL. Notre étude démontre que plus les espaces et les technologies déployés sont variés et innovants, plus la performance est grande ! 

La performance, un savant dosage entre produire et ralentir

La performance appelle des moments de moindre productivité. Les journées au bureau demain, entre brainstorming et créativité, seront extrêmement intenses et demanderont des moments de repos. Aujourd’hui, pour la majorité des entreprises c’est un échec cuisant : seuls 41% des Français estiment que leur lieu de travail leur permet de déconnecter, contre 92% des Top-Performers. « Les bureaux doivent matérialiser le droit à la déconnexion et proposer des studios de yoga ou de méditation, des salles de sieste mais aussi des espaces pour se lâcher comme des salles de jeux… » explique Flore Pradère. Socialiser est également un excellent moyen de ralentir la cadence des journées de travail. Et les Top-Performers sont servis : 96% travaillent dans des bureaux qui stimulent les interactions – proposant des terrasses, des espaces extérieurs ou même des salles de jeu. En France, seuls 56% des salariés peuvent en dire autant. Et le résultat est là, 89% vont même jusqu’à considérer leurs collègues comme une seconde famille (vs. 40% en France). 

Les managers, les supporters de demain

L’expérience du travail confiné a transformé le rapport au manager : les salariés attendent davantage en termes de reconnaissance au travail, de confiance et de responsabilisation. Les chiffres sont alarmants, seuls 56% des salariés français déclarent que leur management leur permet de donner le meilleur d’eux-mêmes, contre 96% des Top-Performers. « L’espace doit porter la transformation managériale et devenir un levier d’aplanissement de la pyramide hiérarchique. Il s’agit de faire tomber les barrières physiques en misant sur les espaces collectifs et la transparence. Les espaces informels constituent également un investissement prioritaire pour favoriser la proximité managériale. » conclut Rémi Calvayrac. Les salariés s’y sentent plus détendus, la parole est libérée. 

[1]Enquête menée du 14 au 30 avril 2020 auprès de 3000 salariés de bureaux, travaillant dans des entreprises de plus de 100 personnes (salariés de bureau, 50% Grandes Entreprises / 50% PME ; 50% managers /50% non-managers).

[2] Performance appréhendée grâce à notre Human Performance Indicator (HPI) qui est un score agrégé de retours de 3.000 salariés sur les conditions nécessaires à la performance. Le HPI a été calculé à partir des 28 questions : 4 questions RH, 12 questions liées aux espaces et 12 questions liées aux technologies. Chaque répondant s’est ainsi vu attribuer une note de performance entre 0 et 100. Les Top-Performers eux ont un score de HPI de plus de 80% et représentent 26% de notre échantillon mondial. 

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