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L’essor du monitoring à distance dans la gestion des bâtiments

Grâce aux architectures Smart Building et aux objets connectés, les solutions de monitoring à distance permettent de suivre la performance des bâtiments et aident les Facility Managers à en garantir le bon fonctionnement.

23 mars 2021

Les méthodes traditionnelles de monitoring des bâtiments avaient commencé à céder du terrain face aux solutions de monitoring à distance avant même que la Covid-19 ne vienne perturber les opérations de facility management.

Aujourd'hui, sécurité et bien-être des collaborateurs sont devenus des priorités absolues. Avec l’avènement du smart building permettant l’intégration l'Iot, les capteurs intelligents fournissent une foule d'informations précieuses pour s’assurer des performances des bâtiments, ce qui permet d’envoyer des alertes aux équipes de maintenance et ainsi d’optimiser les interventions.

Le monitoring à distance  est amené à se répandre davantage. Catalysé par l’avènement du Smart Building et l’importance accordée aux approches data driven, le marché mondial des solutions de gestion des actifs immobiliers à distance -basées sur l'IoT- devrait, selon la société d'études MarketsandMarkets, passer de 16,5 milliards de dollars en 2020 à 32,6 milliards de dollars en 2025. 

« La pandémie a poussé les facility managers à réfléchir aux solutions technologiques capables de les aider à maintenir les bâtiments dans un état optimal en minimisant les interventions sur site », explique Jean Walbaum, Directeur Smart Office chez JLL. « La faible utilisation des immeubles de bureau pendant cette pandémie souligne l’importance de leur performance énergétique et de l’optimisation de leur maintenance ».

Collecter les données en temps réel

L’envoi d’alertes est le principal avantage du monitoring à distance. Cela permet de réagir plus vite, d’avoir accès aux données critiques à l’exploitation des actifs en temps réel et au reporting historisé, voire de mettre en œuvre une maintenance dite prédictive (ou prévisionnelle).

« Une unité de climatisation défectueuse ou un robinet contaminé à la légionellose risquent de n'être détectés qu'au prochain contrôle de routine », explique Jean Walbaum. « Avec certaines solutions IoT, le monitoring est permanent et une alerte peut être envoyée dès la détection. Ce type de monitoring permet aux équipes d’identifier les incidents à un stade bien plus précoce. Certains systèmes incorporant du machine learning effectuent automatiquement des ajustements voire redéfinissent des programmes de maintenance. Cela peut contribuer à prolonger la durée de vie des appareils coûteux dont elles assurent l'entretien ».

Grâce aux capteurs qui collectent les données opérationnelles du bâtiment et aux alertes système qui signalent les anomalies du type ouverture de fenêtres, fuite de gaz, mauvaise qualité de l'air, mauvais fonctionnement d'une chambre froide, coupure de courant, présence d'eau au sol…, les équipes de maintenance gagnent un temps précieux.

Maîtriser les coûts

Les données à analyser sont plus nombreuses que jamais. Dans ce cadre, les Facility Managers doivent sélectionner les éléments de données qui sont critiques à leur activité pour limiter les interventions et identifier les économies possibles sur les périodes d’inoccupation.

Ces objets connectés sont également présents pour monitorer les sites sensibles. Dans les usines et data centers, de nombreuses machines et serveurs sont sensibles aux variations de température et autres instabilités, un risque que les objets connectés participent à sécuriser.

À long terme, le retour sur investissement est indéniable, affirme Jean Walbaum. Les coûts initiaux sont rapidement compensés par les gains d'efficacité. Ces outils contribuent à tuer dans l'œuf des problèmes qui, s'ils n'étaient pas maîtrisés, entraîneraient des aléas potentiellement considérables.

La voie à suivre

« Contrairement à l’industrie aéronautique, qui a rapidement progressée, l’immobilier a pris du retard en favorisant des systèmes de Gestion Technique du Bâtiment traditionnels et encapsulés », regrette Jean Walbaum. « Bien sûr, toutes les solutions technologiques ne sont pas transposables à l'immobilier. Mais l’idée sous-jacente d'un immeuble équipé d’une architecture technologique ouverte, interopérable, évolutive et cybersecure est sans aucun doute la voie à suivre. Ainsi, des Systèmes d’Exploitation d’Immeuble (Building Operating System) sont déployés de plus en plus fréquemment dès la conception des immeubles. Ce type de conception rend possible l’incorporation progressive d’objets connectés pour interagir avec les systèmes de l’immeuble et permettre également le monitoring à distance des actifs » déclare Jean Walbaum.