Le travail devient lifestyle : les générations Y et Z réinventent l'entreprise, en prônant moins de liberté et plus d'appartenance

La dernière étude de JLL revient sur les attentes des talents de demain en matière d’organisation et de management, voulant en autres appartenir à une communauté-tribu, qui incarne les valeurs auxquelles ils croient.

08 septembre 2016

Paris, le 8 septembre 2016 - La dernière étude de JLL revient sur les attentes des talents de demain en matière d’organisation et de management, et les invite à co-designer les espaces dans lesquels ils rêveraient de travailler.
Une enquête à la fois quantitative - plus de 200 jeunes interrogés en ligne par l’institut CSA - et qualitative - 3 groupes d’écoute de 2 heures conduits auprès de lycéens, d’étudiants et de jeunes start-uppers. Déambulations dans l’entreprise de 2030 !

L’entreprise libérée n’est pas plébiscitée par les jeunes. Le concept de l’entreprise libérée est peu compris en spontané ; il véhicule des représentations et des adhésions clivées. Quand certains y voient l’attrait d’une démocratie directe, une alternative économique et managériale intéressante à laquelle ils gouteraient volontiers « histoire d’essayer un truc radicalement différent »… D’autres jugent le modèle peu crédible et déstabilisant. Ils redoutent une perte de challenge, voire un état d’anarchie, auquel ils refusent de s’associer : « Il faut que chacun soit à sa place. Qui fait quoi ? ».

Tous s’accordent sur le fait que l’entreprise sans managers n’est plus une entreprise. A leurs yeux, le rôle du manager reste clé… mais ils réclament du management 2.0. Plus que la fin de la pyramide hiérarchique, 67% des jeunes veulent qu’on leur fasse confiance et 60% aspirent à plus de bienveillance. C’est la posture du manager qu’ils veulent révolutionner. Ils le rêvent en coach et en jardinier – de leurs espoirs, de leurs convictions, de leurs envies de challenge. Tout proche d’eux, ils imaginent un leader charismatique et inspirant. On pensait les appâter avec une liberté illimitée, ils réclament à cor et à cri un cadre dans lequel grandir, une cause auprès de laquelle s’engager. « Plus que d’une entreprise libérée, ils rêvent de participation et de responsabilisation. Ils veulent un management reconnaissant et qui leur tape sur l’épaule, des modes de travail souples, l’opportunité de co-construire et de s’investir dans des projets engagés.» explique Flore Pradère, Responsable de la Recherche Entreprises chez JLL.

Plus que de liberté, ils rêvent d’appartenance. Aux yeux des Y/Z, l’entreprise n’est plus uniquement un lieu où l’on vient travailler de 9 heures à 18 heures. L’entreprise devient lifestyle. Prenant leurs distances avec les codes et les obligations des organisations traditionnelles, ils en font un choix de vie. Ils veulent appartenir à une communauté-tribu, qui incarne les valeurs auxquelles ils croient. Plus que de liberté, ils rêvent de fluidité, d’un monde sans silos, sans dress-code, sans distinction pro/perso. Ils rêvent d’équilibre entre frénésie et lenteur, entre hyperconnexion et déconnexion, entre communauté et isolement.

« L’entreprise devient pour eux un lieu d’expérience(s), mêlant au travail le bien-être et l’inspiration. » précise Flore Pradère. Ils en attendent la possibilité de se reconnecter avec la nature et ne veulent plus d’un environnement imposé.

Les 15 espaces dans lesquels la génération Y/Z rêverait de pouvoir travailler. En réponse à leurs nouvelles aspirations, les jeunes réinventent leurs bureaux et imaginent une typologie de 15 espaces inédits, aux vertus et aux destinations complémentaires.

En 2030, le bureau reste bien sûr un lieu où l’on ira travailler. Mais le travail se fera tantôt :

• hyper productif, dans des TUBES DE PERFORMANCE,
• très collaboratif, au sein d’ESPACES PROJETS, de FABLABS permettant d’expérimenter, ou de PITCH THEATERS invitant à mettre en scène ses idées.

Le bureau de 2030 sera également un lieu d’inspiration, qui permettra de :

• S’isoler sur une PRESQU’ILE ;
• Se confronter à une exposition artistique offerte par un lieu DISRUPTEUR, conçu comme un cabinet de curiosités ;
• Nouer de nouvelles relations au sein d’un LOUNGE D’ACCUEIL, totalement ouvert sur la rue,
• S’installer à un POP-UP DESK situé dans un lieu inattendu,
• Ou encore, déambuler dans une AGORA, place publique dédiée à la mise en relation et à l’organisation de meet-ups au sein de l’entreprise.

En 2030, enfin, le bureau fera définitivement une place à la régénération:

• Il offrira des COCONS de déconnexion, des COURS DE RÉCRÉ pour hurler et se défouler, des ASSOC’ auprès desquelles nourrir son engagement citoyen ;
• Il sera le lieu ultime de la communauté : la fête, devenue FLASH MOB PARTY, sera inscrite dans son quotidien, et les collaborateurs se retrouveront chaque jour au sein de POTAGERS COMMUNAUTAIRES, où ils pourront tout à la fois cultiver leurs tomates et leurs relations interpersonnelles. 

Face à ces attentes montantes, certaines entreprises de l’économie digitale ont déjà franchis le pas. Aujourd’hui, des entreprises comme BlaBlaCar, Deezer ou Allo Resto expérimentent le travail en tribes, la salle de jeu, les espaces de déconnexion. Leurs espaces, offrant une multitude d’atmosphères, ont été co-conçus avec les salariés. Ils nourrissent une expérience que les collaborateurs jugent unique - et qui les enracinent à leur entreprise.
« Cette vision managériale tant espérée devra demain être incarnée, et les bureaux auront à n’en pas douter un rôle décisif à jouer. En 2030, tout sera affaire de flux, d’expérience, de dosage, de réinvention des usages, de rites communautaires… » conclut Flore Pradère. Le travail sera lifestyle. Il sera conviction et engagement... Ou il ne sera pas !

Retrouvez l’intégralité de l’étude Le travail devient lifestyle : les générations Y et Z réinventent l’entreprise en cliquant sur ce lien


Une méthodologie de recherche en 3 temps :

- Une enquête en ligne JLL-CSA « Les jeunes réinventent l’entreprise », conduite au printemps 2016 auprès de 211 salariés d’entreprises de moins de 35 ans travaillant en IDF et en région lyonnaise
- 3 groupes qualitatifs de 2H, projectifs et exploratoires conduits par UBTrends auprès de 3 profils de jeunes : lycéens et classes préparatoires, étudiants, start-uppers de moins de 30 ans
- Un atelier de design thinking visant à co-imaginer avec les Y/Z les Bureaux de 2030 (une dizaine de personnes parmi lesquelles des jeunes des groupes et des experts de la prospective et de la créativité).