La fin d'une trilogie : sédentarité, salariat, hiérarchie

La dernière nouvelle étude de JLL met en lumière les nouvelles attentes des salariés au travail. Plus de flexibilité La publication témoigne d'une véritable révolution dans le rapport au travail.

28 mars 2017

Lorsque l'on interroge les Français sur leurs priorités au travail, au-delà de leur niveau de rémunération, 47% d’entre eux désignent comme première préoccupation le fait de préserver assez de temps libre ! Cette attente est plus forte que l'assurance de disposer de revenus réguliers (44%).

Contre toute attente, l’harmonie entre la vie privée et la vie professionnelle l’emporte ainsi sur la sécurité financière. Juste ensuite, vient la question du sens qu'ils peuvent trouver dans leur travail.

La dernière étude de JLL, en s’appuyant sur une enquête menée auprès de 1009 actifs*, révèle que, face à un environnement économique de plus en plus chahuté et « disrupté », les Français aspirent davantage au changement que ce que l’on tend à penser. La publication témoigne d'une véritable révolution dans le rapport au travail. Et elle questionne les employeurs sur le « package » qu'ils pourront demain proposer à leurs collaborateurs, au-delà du contrat de travail. Bien sûr, elle les interpelle sur la flexibilité de ce contrat - 53% des Français prophétisent la fin du CDI, et 1 sur 4 la fin du salariat. Plus fondamentalement encore, elle pose la question de l’agilité que les entreprises sauront demain offrir aux travailleurs – 52% des Français voient dans le travail flexible la possibilité de sélectionner leurs missions et de personnaliser leur rythme de travail.

Travail « à la tâche », intelligence artificielle, flexibilité : 70% des Français considèrent que ces transformations impacteront leur métier. Mais leur posture par rapport à ces changements est tout sauf uniforme. Ce sont en fait deux conceptions de la société qui s'opposent : face aux salariés « traditionnels », une nouvelle typologie de travailleurs s’affirme. Ces « ambassadeurs du changement » réunissent d’ores et déjà 40% des actifs.

A l’opposé des travailleurs traditionnels, chez qui le sentiment de précarisation et d’insécurité domine, cette population se révèle beaucoup plus confiante face à l’avenir et appelle de ses voeux les transformations. « Parmi eux, 1 sur 4, soit 10% de la population française, sont des « alternactifs »: à l’affût de nouveaux modèles d’organisation, ils ont déjà fait le choix de l’entrepreneuriat, ou cumulent un emploi salarié avec une activité indépendante. Ils sont convaincus que ces nouvelles règles du jeu permettront de faire émerger de nouveaux métiers. » précise Flore Pradère, Responsable de la Recherche Entreprise chez JLL. Et cette population est amenée à grandir : 41% des Français se disent aujourd’hui séduits par l’idée, à l’avenir, d’une alternance entre emploi salarié et entreprenariat.

 

En proie à ces mutations sociétales, les repères traditionnels du travail tombent : salariat, managers, sédentarité, bureaux statutaires… Les Français sont conscients que l'entreprise de demain n’aura plus du tout la même physionomie. Elle s’appuiera sur une force de travail de plus en plus agile – 68% des Français font de l’adaptabilité la compétence clé que les travailleurs devront maîtriser dans le futur. En parallèle, le recours à des travailleurs indépendants, à des consultants ou à des intérimaires recrutés sur des places de marché virtuelles deviendra pratique courante. Et les tâches les plus routinières de nos journées tomberont dans le domaine de l'intelligence artificielle, portées par l’évolution des mentalités : 52% des Français plébiscitent la perspective de

pouvoir être assistés par des robots pour les tâches les plus pénibles. Les entreprises de demain seront ainsi plus lean et plus distribuées, permettant à leurs collaborateurs de se concentrer sur les activités les plus créatrices de valeur.

 

Le bureau tel que nous le connaissions est donc mort. D’ores et déjà, 42% des Français se disent séduits par l’idée que les travailleurs seront demain tous nomades et que ce sera la fin du bureau comme lieu de travail principal.

D’ici 2030, les bureaux devront se repenser en hubs et en satellites, en espaces liquides, en leviers de socialisation et de créativité, en théâtres d’expériences – uniques - à offrir aux collaborateurs au sein de lieux récompense…

Quand on les interroge sur l’avenir du bureau, 58% des Français considèrent qu’ils deviendront un lieu de travail collaboratif. Et 53% d’entre eux un lieu d’échange et de partage. Leur mission première ne sera donc plus la production. Ils deviendront des boosters de co-création et d'innovation. Ils déploieront entre leurs murs leurs propres espaces de coworking et d’incubation, offrant aux entreprises un accès inédit à un pool de talents et de créativité sans cesse renouvelé, et favorisant la montée en puissance des intrapreneurs. Leurs buildings et leur design se feront smart, se muant en puissant outils de performance – énergétique bien sûr, mais également opérationnelle et sociale. « Plus que tout, les entreprises devront repenser leur environnement de travail « as a service » afin de mieux résonner avec le modèle organisationnel vers lequel nous nous dirigeons : celui d’une entreprise « à la demande », dans laquelle les collaborateurs piocheront, en fonction de leurs préférences et leurs envies … » conclut Flore Pradère.