JLL commente les chiffres de l'OBM 2019

2019 : le marché lillois enregistre sa deuxième meilleure performance de l'histoire

Après une année 2018 record, le marché lillois conserve une très bonne dynamique avec plus de 264 000 m² de bureaux commercialisés en 2019 – clés-en-main inclus. « Bien qu’en léger repli par rapport à l’année dernière (- 6 %), le marché enregistre une nette hausse par rapport à sa moyenne décennale (+ 44 %) », ajoute Rodolphe Monnier, Directeur JLL Agence Lille.

Le nombre de transactions accuse une baisse plus conséquente sur un an (383 vs 425), mais n’en demeure pas moins élevé avec environ 20 transactions supplémentaires par rapport à la moyenne décennale. Cette tendance positive s’observe tout particulièrement sur le segment des grandes surfaces. On dénombre en effet 61 signatures de plus de 1 000 m² contre 39 en moyenne sur les dernières années. Ce segment représente ainsi près de 190 000 m², soit 72 % de l’activité enregistrée sur le marché lillois en 2019. Rappelons que la moyenne d’une année « classique » se situe autour de 90 000 m² sur ce segment de surface.

Ce résultat est lié à un nombre important de mouvements mais également à leur envergure inhabituelle.

En effet, 10 transactions de plus de 5 000 m² ont été enregistrées sur le territoire – cumulant à elles seules 89 600 m² de surfaces tertiaires commercialisées. « Notons les concrétisations de 3 très grands projets, à savoir MOBIVIA avec 17 500 m² à Villeneuve d’Ascq sur l’opération « Open’R », le siège régional de la CAISSE D’EPARGNE avec plus de 14 500 m² sur « Le Shake » à Euralille, ainsi que la construction d’un « B’twin Village » sur 11 400 m² pour les équipes de DECATHLON », souligne Rodolphe Monnier.

Berceau de la grande distribution et de la vente à distance, la région des Hauts-de-France a su prendre le virage des TIC pour transformer le secteur et permettre la mutation vers le e-commerce. Les géants du secteur sont restés fidèles à la région et continuent d’y développer leurs activités : ils sont à l’origine de 8 transactions de plus de 1 000 m² en 2019, totalisant plus de 43 000 m².

Le neuf reste plébiscité par les utilisateurs, notamment sur le segment des grandes transactions où les ¾ des surfaces commercialisées concernent des immeubles de dernière génération. Les grandes demandes ne trouvant pas toujours d’offres disponibles répondant à leurs critères, les utilisateurs se tournent également massivement vers des immeubles en précommercialisation ainsi que vers les clés-en-main. En effet, 84 % des surfaces neuves commercialisées en 2019 l’ont été avant leur livraison.

L’offre immédiate représentait, fin décembre 2019, 245 000 m² de bureaux disponibles. Si le niveau reste globalement stable depuis 3 ans, on observe des variations plus importantes dans le neuf. Avec 64 000 m² de surfaces disponibles sur des bâtiments de dernière génération, les disponibilités dans le neuf retrouvent un niveau satisfaisant.

Les projets en cours de construction devraient continuer d’alimenter le marché en offre de qualité sur la plupart des secteurs : 83 900 m² de bureaux sont actuellement en cours de construction sur l’ensemble du territoire lillois. C’est en partie de ces nouveaux programmes que le marché tertiaire lillois tire sa croissance. Les entreprises n’hésitent plus à déménager pour une meilleure localisation, mieux desservie, ou des bureaux correspondant davantage à leurs besoins.

Tirée vers le haut par des programmes de dernière génération, la valeur prime est en augmentation, à 250 € HT-HC/m²/an sur le secteur Euralille.

Notre vison pour demain

« Lille monte sur la seconde marche du podium des marchés tertiaires régionaux, juste derrière Lyon qui a pris cette année une belle longueur d’avance » ajoute Rodolphe Monnier.

La Métropole lilloise n’a cependant pas à rougir et le marché tertiaire a clairement pris une nouvelle dimension depuis 2016. Il dépasse en effet depuis 3 ans la barre des 200 000 m². Les demandes restent soutenues et tout indique que cette tendance va perdurer dans le temps. « Nous avons d’ores-et-déjà identifié environ 150 000 m² de demandes actives - principalement des très grandes demandes supérieures à 15 000 m²- qui devraient se concrétiser sur 2020. Dans ce contexte, nous tablons sur un volume global de 270 000 m² commercialisés sur la Métropole Européenne de Lille pour cette nouvelle année » commente Rodolphe Monnier. « Nous sommes, de plus, déjà très actifs sur le territoire et avons intégré en portefeuille 75 offres sur le mois de janvier. Nous recevons un très bon accueil, autant de la part des investisseurs, que des promoteurs et propriétaires qui nous témoignent ainsi leur confiance » ajoute-t-il.

Le Brexit, acté le 31 janvier, plus de 3 ans après le référendum, pourrait avoir des conséquences directes sur le marché de Lille, qui pourrait ne plus bénéficier de sa proximité avec la Grande-Bretagne. Paradoxalement, cette sortie de l’Union Européenne pourrait également apporter son lot d’entreprises « exilées » mais désirant garder un accès rapide et direct avec la Grande-Bretagne. L’avenir nous dira comment l’économie nordiste absorbera cet évènement.